Le 30 septembre 2021 le gouvernement français a annoncé l’objectif d’accélérer la décarbonatation de l’industrie et les transports lourds. L'hydrogène est une des solutions envisagées pour agir sur la diminution des émissions de CO2 dans l'atmosphère. L’occasion de mettre en avant les travaux réalisés par Benjamin Petard (E2019) sur l'Hydrogène et Mobilité.
1. Pourquoi avez-vous choisi d’étudier l'Hydrogène et Mobilité ?
Tout récemment, les grands plans de relance français et allemand consacrant plus de 16 milliards d’euros sur la filière hydrogène ont été accompagnés d’une focalisation marquée de la recherche, l’industrie et les médias sur ce vecteur d’énergie. Cet engouement est cyclique mais s’accentue de plus en plus avec la prise de conscience du péril climatique devant nous. Parmi l’ensemble d’informations parues, entre faits et inexactitudes, l’objectif de ce SOTA a été de faire le point sur le potentiel réel de l’hydrogène à ce jour et demain pour un de nos usages majeurs : la mobilité.
2. Comment ce SOTA report s’inscrit-il dans ton parcours professionnel ?
J’ai commencé ma carrière dans l’industrie aéronautique civile et militaire en bureau d’études puis dans le développement commercial à ce jour. Ce secteur est évidemment concerné au premier ordre par la transition environnementale, mais l’hydrogène n’est encore regardé que de très loin au profit des SAF (sustainable fuels), des innovations d’architectures du couple avion/moteurs, ou encore de l’optimisation des opérations aériennes. Néanmoins, un grand nombre d’acteurs adressent le marché de la mobilité par l’hydrogène, pour le transport des hommes comme du fret. L’idée, en tant que citoyen et industriel concerné par la transition, était d’établir une vision solide de la question.
3. Quelles sont les perspectives de développement de l’hydrogene face à l’urgence énergétique ?
Même si je vous invite à lire le SOTA pour vous éclairer un maximum sur la question, je vais essayer de résumer ces perspectives en 4 messages clés :
- L’hydrogène représente une alternative technologiquement crédible et polyvalente dans la mobilité.
- Face à une demande énergétique considérable (2,5 gigatonnes de pétrole), l’horizon d’une mobilité hydrogène « verte » est encore très lointain.
- L’essor significatif de l’hydrogène dans la mobilité est encore très dépendant de l’action publique.
- La filière hydrogène de la mobilité décarbonée semble indissociable de la théorie des avantages comparatifs à l’échelle mondiale (pays producteurs de technologies, pays producteurs de molécule, et pays consommateurs).
Si l’on devait ne retenir qu’une idée simple de cet état de l’art, la perspective universaliste d’un hydrogène propre, abondant et disponible pour une vaste palette d’usages, au premier rang desquels la mobilité, demeure en 2020 une utopie de long terme. Notre conception collective de l’hydrogène doit dépasser les effets d’annonce et les vitrines technologiques des équipementiers, s’appuyer sur une solide base factuelle quant aux réalités physiques et géo-énergétiques du monde, puis viser une approche « filière » différenciante, alignées avec les capacités industrielles de ses parties prenantes.
