La détection automatique de plagiat musical : interview de Julien Chirol (E2019).
Musicien, compositeur et enseignant au Conservatoire de Paris depuis 2007 et au Conservatoire à Rayonnement Régional, Julien Chirol (E2019) partage son retour d’expérience sur l’Executive Master et présente notamment le sujet de son SOTA report sur la détection automatique de plagiat musical.
1. Pourquoi avez-vous choisi d'étudier la détection automatique de plagiat musical ?
En fait, cela part d’un constat simple : alors qu’il existe aujourd’hui une offre pléthorique de logiciels de détection automatique de plagiat textuel, aucune solution commerciale équivalente n’est disponible pour analyser les œuvres musicales. Étant directement concerné par cette question en tant que compositeur, producteur de musique et expert judiciaire dans cette spécialité, j’ai souhaité approfondir cette thématique et mieux comprendre les enjeux technologiques et juridiques y afférents.
2. Comment ce SOTA report s’inscrit-il dans ton parcours professionnel ?
Ce fut pour moi une belle opportunité d’aller au-delà des diverses études que je suis amené à réaliser dans mon activité courante en amont des projets. Ce travail m’a permis d’améliorer mon niveau d’expertise dans un domaine peu connu mais dont les perspectives sont nombreuses et prometteuses.
3. Quelles sont justement ces perspectives de développement de la détection automatique de plagiat musical ?
La détermination de la violation des droits d’auteur musicaux demeure trop complexe pour qu’il soit encore possible de caractériser un plagiat avec suffisamment de fiabilité au moyen des seuls systèmes automatisés. Toutefois, de futures applications semblent désormais à portée de main concernant diverses activités : la préparation de procédure avant expertise, la mise en place de vieilles automatiques exercées par les sociétés d’auteurs-compositeurs ou les distributeurs, la vérification par les compositeurs de l’originalité de leur création avant dépôt, et enfin l’analyse musicologique. Je précise que la seule SACEM enregistre dans son catalogue près de trois millions d’œuvres nouvelles chaque année. À terme, l’automatisation semble inéluctable.
4. Que vous a apporté l’exercice du SOTA report ?
Le fait d’imposer un cadre académique à cet exercice avec un focus spécifique sur les nouvelles technologies et l’innovation tout en prenant soin de livrer un document synthétique et accessible est assurément ce qui m’a semblé être le plus enrichissant. On gagne toujours à moins jargonner et à dire plus en moins de temps. Dans cet objectif d’efficacité rédactionnelle, le SOTA report est un excellent entraînement !
