
Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
Je suis Philippe Blasquez, PDG de Manitty et ingénieur de formation, diplômé de l’Executive Master de l’École Polytechnique. Avec plus de 15 ans d’expérience dans le développement de solutions innovantes à l’international dans les biotechnologies, j’ai orienté ma carrière vers l’innovation en santé. En 2021, à la fin de l’Executive Master, j’ai cofondé Manitty avec Pascal Garcin, un camarade de l’X, et Paul-Antoine Libourel, chercheur au CNRS. Ce projet a pris forme lors de notre incubation au X-Novation Center, avec pour mission de collecter et interpréter les signaux du corps sans limiter la mobilité grâce à la technologie.
Aujourd'hui, nous proposons plusieurs solutions, notamment Phynitty, axée sur la recherche en neurosciences, et VetMo, qui optimise la gestion de l'anesthésie vétérinaire. Plus récemment, nous avons lancé le projet DeepMo en partenariat avec les Hospices Civils de Lyon. Ce projet vise à améliorer la surveillance à distance des patients humains après une intervention chirurgicale, afin de détecter rapidement d’éventuelles complications post-opératoires.
Chez Manitty, nous utilisons des technologies avancées, comme l’intelligence artificielle, pour révolutionner le suivi médical, qu'il soit destiné aux humains ou aux animaux. Notre ambition est de contribuer à l’évolution des soins et à la qualité de vie des patients.

Peux-tu nous présenter Manitty, son contexte de création et son évolution depuis ?
Manitty a été fondée en 2021 avec une mission claire : révolutionner le diagnostic médical en permettant aux professionnels de santé de prendre des décisions rapides et précises. L’aventure a réellement débuté en 2019, lorsque nous avons commencé à développer des solutions en collaboration avec le Centre de Neurosciences de Lyon. L'idée initiale était de concevoir un dispositif capable de suivre et d'analyser en temps réel la physiologie d’animaux en liberté et en mouvement.
Rapidement, j'ai compris que cette technologie avait un potentiel bien plus vaste, ouvrant la voie à de nombreuses applications. Lors de mon intégration à l’Executive Master, j’ai proposé ce projet comme étude de cas pour le Team Project. Aux côtés de quatre camarades – Pascal Garcin, Antoine Tesquier Tedeschi, David Papiah, et Thierry Sain Val – nous avons travaillé à 360° pour analyser les forces, les faiblesses, et établir un modèle économique viable, avec pour objectif de rendre cette technologie accessible dans le monde réel.

Les premiers tests ont été un succès, notamment sur différentes espèces et dans des environnements extrêmes. Un des moments forts a été l’utilisation de notre dispositif lors de recherches en Antarctique, ce qui a valu à notre technologie d’être mis en lumière à travers un article en couverture du magazine Science.
Manitty évolue sans cesse. Nous avons intégré des avancées technologiques majeures que ce soit en termes de usabilité, de microélectronique ou d’IA et nous collaborons avec des acteurs locaux pour produire des systèmes de la plus haute qualité. Ces dispositifs sont aujourd’hui utilisés dans certaines des plus prestigieuses universités à travers le monde, en attendant la certification de notre technologie pour un usage médical.
Manitty est Lauréat du concours d’innovation de l’État, I-Lab, dans la catégorie Technologies Médicales : peux-tu nous dire quels sont les principaux challenges pour la suite ?
La reconnaissance obtenue grâce au concours I-Lab marque une étape décisive pour Manitty, mais les défis qui se profilent sont déterminants. Notre priorité absolue est de franchir les jalons techniques et réglementaires du projet DeepMo.
Notre ambition : établir un nouveau standard en matière de suivi post-opératoire, en utilisant des algorithmes d'intelligence artificielle capables de prédire les complications avant qu'elles ne surviennent.
L’un de nos principaux enjeux est d’obtenir les certifications médicales de classe 2-B, indispensables à l’intégration de notre solution dans les hôpitaux et cliniques. En réduisant la durée des hospitalisations et le nombre de réhospitalisations, nous avons la possibilité de générer des économies substantielles pour le système de santé tout en garantissant une qualité de suivi optimale. Notre objectif est de redéfinir le suivi post-opératoire et d’établir une nouvelle référence en matière de soins, pour un impact à la fois médical et économique.
