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Marc Bonnet

Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?  
  
Après un an de classes préparatoires, j’ai intégré un peu jeune l’Ecole Supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand, sans très bien savoir ce que je souhaitais faire à l’époque. J’ai complété cette première formation par 3 ans d’expérience en contrôle de gestion, en tant que stagiaire à Paris pour Total d’abord, puis en tant que coopérant du service national pour Renault à Rome.   
  
La ville éternelle est propice à la réflexion et m’a permis de comprendre que mon avenir professionnel devrait être en lien direct avec l’industrie du vivant. Mes choix se sont alors orientés vers l’univers du végétal. J’ai ainsi découvert le secteur passionnant des semences et participé au développement de Vivadour pendant 2 ans au Kenya et de Limagrain pendant 4 ans dans les pays d’Europe du Nord, avant de retourner à nouveau en Italie pendant 3 ans pour le compte de Naturex, leader de la fabrication d’ingrédients à base de plantes.   
  
Rentré en France en 2010 pour reprendre la gérance de la ferme familiale, j’ai conduit en parallèle une entreprise de conseil en organisation pendant 5 ans, tout en passant mon diplôme d’Ingénieur au sein d’AgroParisTech. J’ai ensuite été recruté par Axéréal en tant que Directeur adjoint du réseau de la coopérative.   
  
Depuis 2018, je suis Directeur général de la Filière CRC®, Culture Raisonnée Contrôlée, qui est une filière d’excellence du secteur céréalier et agroalimentaire français. Elle regroupe des entreprises, depuis la production chez les agriculteurs jusqu’à la distribution en points de vente.  

Sur quel sujet a porté ton travail du Team Project ? Comment cela a-t-il contribué à faire évoluer tes projets actuels et ceux du CRC ?  
  
Tout d’abord j'ai eu de la chance que mon dossier soit sélectionné par mes camarades de promotion (9 dossiers sur 36 sont choisis en début de formation). Je m’étais renseigné auprès d’anciens étudiants de l’Executive Master qui m’avaient expliqué l’importance de bien préparer la présentation de son projet d’équipe. Cela a fonctionné pour moi. Je voudrais aussi faire part de ma gratitude à mes 3 partenaires (Anamelia Medeiros, Miranda Rafeiro, Paul Simbsler) qui m’ont ensuite accompagné durant toute la formation. Leur apport a été essentiel. L’encadrement académique a ensuite permis d’étoffer, enrichir et préciser le projet.   
  
Son nom d’origine était « A blockchain for the climate ». L’ambition présentée était celle du déploiement d’une blockchain privée au sein de la Filière CRC®. Pour améliorer la traçabilité de ses flux et permettre une meilleure information du consommateur sur l’impact carbone des aliments qu’il consomme. Le team project a permis de donner une dimension supérieure. Nous avons en effet compris que le système informatique que nous souhaitions déployer était aussi un moyen tactique considérable pour engager un processus intégral de décarbonation de la Filière, avec notamment la création d’une place de marché d’échanges de crédits carbones.   
  
En partenariat avec un acteur de la technologie blockchain que nous avons sélectionné, un pilote a été développé. Il a rencontré le succès à son lancement au salon de l’agriculture 2022. Depuis, la solution, renommée Traça-blé, se déploie auprès des acteurs de la Filière CRC®.     
  

Quels sont tes projets pour la suite ?  
  
Premièrement je souhaite développer et installer Traça-blé pour en faire un levier majeur permettant à la Filière CRC® d’atteindre la neutralité carbone. J’ai aussi l’ambition que cette solution serve l’ensemble du secteur céréalier français, en contribuant à son indépendance technologique, à sa capacité à informer ses clients, et à répondre efficacement au défi climatique. C’est à ce titre que Bpifrance a retenu notre projet dans le cadre de l’Appel à projets « Besoins alimentaires de demain » sur la période 2022-2026.  
   
Par ailleurs, je vais continuer à gérer la ferme, en travaillant continuellement avec les hommes sur place à la rendre plus résiliente, face aux soubresauts climatiques et économiques que l’agriculture connait par nature. Dans un système de polyculture élevage nous investissons d’ailleurs ces jours-ci dans des projets de production d’électricité issue de panneaux photovoltaïques.   
  
De façon plus profonde, j’aimerais transmettre à mes cinq enfants des valeurs enracinées dans ma foi chrétienne telle que la recherche constante de la vérité au service du bien commun.