Anandita vient de Varanasi en Inde. Elle a une formation dans l’électronique et les télécommunications et a travaillé pendant 5 ans comme ingénieure chez Ericsson. Elle est actuellement en seconde année du Master en Ecotechnologies for Sustainability and Environment Management. Découvrons son avis sur ce programme !
Pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi d’étudier à l'École Polytechnique ?
J’étais à la recherche des meilleures universités en Europe pour la poursuite de mes études. J’ai trouvé un classement établi par QS International sur Internet sur les 10 meilleures écoles en France et l’École Polytechnique était en tête. J’ai également candidaté en Allemagne à l’Université technologique de Dresde et en Irlande à Trinity Dublin College. Et j’ai été acceptée dans tous les établissements !
J’ai finalement choisi l’X du fait des stages obligatoires de 6 mois pour les deux années du Master. Etant donné que je n’avais pas d’expérience dans le domaine de l’ingénierie environnementale, je me suis dit que ces stages me permettraient de découvrir le terrain et représenteraient une opportunité de découvrir la science par moi-même.
Quelles ont été vos motivations pour l’Ecotechnologies for Sustainability and Environment Management Master ?
Le Master en Ecotechnologies for Sustainability and Environment Management était tout récent lorsque j’ai postulé donc j’ai pensé que ce serait intéressant d’intégrer un nouveau programme. De plus, ce qui m’a motivé à partir à l’étranger était que je cherchais vraiment une ouverture d’esprit dans les milieux de la science et de l’application des technologies. Je pense qu’en France les étudiants sont encouragés à explorer et essayer de nouvelles choses peu importe notre parcours. Les prérequis pour ce Master était d’avoir eu une formation en chimie, ce que je n’avais pas. Mais je me souviens que, durant l’entretien oral, j’ai dit à l’examinateur « Je suis prête à apprendre, à explorer et à comprendre. Si vous me donner une chance, je saurai faire mes preuves. ». Et il a été ravi de la sincérité de ma réponse !
Quels sont les principaux avantages de ce programme ?
Selon moi, le principal atout de ce Master est la visibilité. Nous apprenons sur tous les types de technologies liées à la pollution du sol et de l’eau, les existantes et celles qui sont en cours de développement.
De plus, grâce aux stages, nous sommes amenés à découvrir l’application de ces technologies dans le monde actuel. Les professeurs encouragent les étudiants à connaître les aspects pratiques de la technologie et à comprendre les valeurs fondamentales de la science. Enfin, le fait que nous ne sommes que 5 étudiants dans ma promotion est un vrai avantage. Cela a en effet permis d’avoir une attention personnalisée de la part des professeurs et cela nous a donné une certaine liberté dans le programme.
Que pensez-vous de la structure du programme ?
La principale différence entre notre programme et les autres MScT est que nous avons de nombreuses visites de laboratoires et d’excursions.
Pour le moment, nous n’avons pas encore de cours à choisir, seulement des cours obligatoires. Etant déléguée de ce programme, j’ai suggéré que cela serait bien d’en voir quelques-uns.
Durant la 1ère année, nous avons un projet scientifique obligatoire qui dure 6 mois. On peut vraiment choisir ce que l’on veut. Trois étudiants ont fait une expérimentation dans un laboratoire de chimie. Ils souhaitaient tester le retrait de la pollution du chlore dans le sol. En ce qui me concerne, j’ai choisi de faire une étude bibliographique sur l’effet du micro plastique dans l’organisme marin. Durant cette étude, j’ai lu environ une cinquantaine de documents ! J’ai ensuite fait une présentation d’1 heure devant un jury et j’ai rendu un rapport de 50 pages.
L’un des éléments clés de l’École polytechnique est le fait que l’on se focalise sur les rapports et présentations plutôt que des examens plus traditionnels. Les compétences en communication et qui peuvent être moins techniques feront de nous de meilleurs candidats pour trouver du travail ou entrer en doctorat, qu’importe le secteur que l’on choisit.
Nous n’avons pas de projet scientifique en deuxième année car elle est plus complexe que la première. Cette année est plutôt focalisée sur la modélisation et les simulations. Par exemple, nous avons étudié le traitement de l’eau usée qui est généré par les services municipaux et la manière de réduire la pollution présente dans l’eau usée afin d’obtenir une eau plus apte à la consommation par exemple.
Aviez-vous une ou plusieurs matière(s) préférée(s) ?
En première année, j’ai beaucoup aimé l’écologie microbienne. Cette matière permet de mieux comprendre ce qui se passe sous la surface. Nous avons tous entendu parler du dégel du pergélisol en Arctique par exemple. Quelle en est la cause ? Ce n’est pas seulement la température, il y a d’autres facteurs à prendre en compte comme les bactéries sous le pergélisol. Ce cours était vraiment très intéressant.
En deuxième année, j’ai été très intéressée par l’hydrologie. Il s’agit de l’étude du débit d’eau dans l’écosystème. J’ai pu comprendre comment se produisent les phénomènes des précipitations et de la neige et ce qu’il se passe pour l’eau potable en tant que ressource mais également pour le cycle de l’eau de manière générale.
Pouvez-vous nous parler de vos stages ?
Mon stage de première année était à l’IRSTEA, un institut national publique de recherche en France sur les sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture. Mon stage a duré 4 mois et demi et avait pour sujet l’étude du bilan carbone dans les zones humides artificielles en se basant sur l’approche bilantielle. Nous souhaitions comprendre si la zone humide était une source de carbone ou un puit de carbone. J’ai trouvé ce stage grâce à l’un de mes professeurs, Julien TOURNEBIZE. J’ai eu une chance incroyable de travailler avec lui avec les dispositifs de terrain et d’aller sur le terrain ! A la suite de ce stage, j’ai co-écrit un article qui a été présenté à AGU Fall Meeting 2019 (American Geophysical Union - section hydrologic) à San Francisco.
Concernant mon stage de cette année, je vais le faire au CNRS (LMD) dans le département de météorologie. Je l’ai également trouvé par le biais de l’un de mes professeurs. Le sujet sera la modélisation du climat dans la région méditerranéenne afin de mieux comprendre l’impact du changement climatique sur les ressources en eau.
Que souhaiteriez-vous faire une fois diplômée ?
J’ai pour objectif de faire un doctorat afin de comprendre les effets de la fonte du pergélisol en Arctique et ses causes sous-jacentes. Le stage que je vais effectuer au CNRS m’aidera beaucoup lorsque je devrai candidater pour un doctorat, ce sera un vrai tremplin.
Je ne souhaite pas faire mon doctorat en Inde pour deux principales raisons. Tout d’abord, il y a peu d’opportunités là-bas pour les doctorants et les diplômés. De plus, ils sont bien souvent très mal rémunérés. Donc ma priorité est de rester en Europe et si je peux le faire en France ce serait génial !
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